ALLUMER UN FEU PAR FRICTION

En ce début de 21e siècle, nous sommes tous habitués à allumer notre feu à l'aide d'un briquet ou avec des allumettes. Mais la conquète du feu ne fut pas toujours aussi facile. De nos jours encore, il arrive parfois, après un bon orage dans une région perdue ou une belle empoignade au cours d'un jeu, qu'une patrouille se retrouve sans moyen pour allumer son feu. Plutôt que de te laisser mourir de froid ou de faim, nous allons te montrer une manière simple quoiqu'un peu longue de faire du feu sans recourir à aucun artifice moderne. Voici la technique du feu par friction.

1 - On fend une bûche de bois tendre d'une trentaine de centimètres de long, pour constituer, avec une des moitiés, ce qu'on appelle; "la planche à feu" On rectifie sa surface à la hachette, si cela s'avère nécessaire.

2 - Près du bord de la planche à feu, on aménage une alvéole avec son couteau ou avec une des pointes du fer de la hachette (voir figure). Elle servira à recevoir l'extrémité inférieure du foret.

3 - Avec le couteau ou la hachette, on aménage une encoche en V, du bord de l'alvéole vers l'extérieur de la planche à feu (voir figure).

4 - Avec un rondin d'une quinzaine de centimètres de long et d'une dizaine de centimètres de diamètre, après l'avoir fendu dans sa longueur, on se fabrique la poignée avec une des moitiés. Sur sa face plane, on creuse une alvéole comme dans la planche à leu. Elle servira à recevoir l'extrémité supérieure du foret. Il est possible aussi d'employer un quart en guise de poignée. C'est une solution rapide et efficace, mais il faut prendre la précaution de se protéger la main à l'aide d'un chiffon.

5 - Dans une tige de bois dur, d'une trentaine de centim ètres de long et de trois à quatre de diamètre, on fabrique le foret. L'extrémité supérieure sera soigneusement arrondie pour pouvoir jouer librement dans la poignée. L'extrémité inférieure est taillée de facettes pour augmenter la friction. Quant à la hampe du foret, elle est taillée de méplats sur presque toute sa longueur, pour éviter que la corde y patine, quand elle transmet le mouvement de rotation.

6 - A l'aide d'une branche flexible et d'un lien solide, on fabrique un archet. La tension de la corde sera assez lâche de façon à pouvoir la lover, par une demi-clef, autour du foret. Ce processus assure la tension correcte de la corde.

7 - On prépare un allume-feu à l'aide de matériaux très secs, très fins et légers, et aussi très inflammables. On le pose sur un morceau de bois, d'écorce, d'aluminium ménager, sur un couvercle de gamelle ou de boite de conserve, qui sera placé sous l'encoche de la planche à feu (voir figure)

8 – On love la corde de l’archet autour du foret. On place l’extrémité inférieure du foret dans l'alvéole de la planche à feu. L'extrémité supérieure dans l'alvéole de la poignée. Le foret est maintenu en position verticale. La main tenant la poignée exerce une pression constante etrégulière sur son extrémité supérieure.

9 - L'autre main se saisit de l'archet.

10 - Le pied opposé au côté de la main tenant l'archet, maintient fermement la planche à feu (voir figure). Dès cet instant l'artiste peut donner son concert de violon.
L'archet est animé d'un mouvement rectiligne de va et vient, d'avant en arrière, ce qui fait tourner le foret. Le foret de bois dur va, plus ou moins, agir comme une mèche a bois et percer progressivement le bois plus tendre de la planche à feu, en produisant de la sciure très fine qui s'évacuera par l'encoche. En continuant la rotation, la friction va échauffer de façon significative le bois de la planche à feu et la sciure commencera à charbonner. Ce qui donne le pulvérin de sciure charbonneuse mentionné sur la figure. Toujours en continuant la rotation, le bois commencera à fumer, puis on verra apparaître de minuscules braises au fond de l'alvéole, sous le foret. A ce moment, il faut les faire basculer délicatement, avec la pointe de son couteau, sur le pulvérin, puis on souffle doucement, pour ne pas disperser l'ensemble, sur les braises minuscules afin de les attiser. Elles enflammeront le pulvérin, qui a son tour communiquera la flamme à l'allume-feu. La mise en pratique, avec efficacité, de celte technique d'allumage, impose évidemment un entrainement préalable. Cette recommandation est valable pour toute technique qui n'est pas habituellement utilisée. Ce n'est pas au moment ou l'on se trouve dans une situation critique ou dangereuse, qu'il faut expérimenter une méthode ou un matériel nouveau.

La maitrise de la troupe 44 vous souhaite bonne chance !